Think Ed & Recherche 2024 : les écoles d'ingénieurs dans la performance en matière de R&I

25/02/2024
À l'occasion de l'édition 2024 des rencontres Think Education & Recherche organisées par NewsTank et centrées sur le thème de la performance dans l'ESR, la CDEFI était représentée par son président Emmanuel Duflos, qui est intervenu dans le cadre d'une table ronde « Recherche et innovation : plus vite, plus haut, plus fort…ensemble ? ».

Cette table ronde s'intéressait à la question de la performance de la France en matière de recherche et d'innovation, en interrogeant notamment l'organisation et la lisibilité du système français actuel. La mise en œuvre des agences de programme et les politiques de simplification on également été abordées au regard de leur action potentielle sur l'amélioration de cette performance. 

Après les interventions de Martin Vetterli (EPFL), Olivier Dumon (Elsevier), Claire Gidy (DGRI), Didier Samuel (Inserm) et Michel Deneken (Udice), Emmanuel Duflos s'est exprimé en faisant le lien avec les enjeux des écoles françaises d'ingénieurs et leur place dans l'écosystème de recherche.
À la question de savoir quels pourraient être des leviers à activer pour une recherche et une innovation française performante, Emmanuel Duflos a relevé plusieurs axes d'amélioration.
 
La simplification administrative au service des chercheurs
Si la réorganisation structurelle introduite par la réforme de la recherche actuellement en cours dans un objectif de clarification de l'écosystème est nécessaire, elle n'est pas suffisante. Pour la CDEFI, l'organisation ne peut être un levier de performance que si elle est pensée au service des chercheurs et de la recherche. L'objectif de simplication du paysage de la recherche doit ainsi éviter l'éceuil de mener paradoxalement à une complexification administrative par le simplisme des solutions proposées. Il est essentiem d'être à l'écoute des chercheurs et de ce qu'ils vivent au quotidien, et prendre conscience qu'au-delà des appels à projets eux-mêmes, la difficulté et les freins sont très souvent liés à l'environnement administratif et aux contraintes dans les dispositifs de financements, qui ont tendance à les éloigner de leurs activités de recherche. 
 
La pleine intégration des écoles d'ingénieurs et de la recherche en ingénierie système dans l'écosystème
Du point de vue des écoles d'ingénieurs, la réorganisation prévue correspond à une recherche en silo, qui ne correspond pas à la réalité vécue dans les écoles. La recherche y est en effet pluridisciplinaire et transversale, avec un fort accent mis sur la recherche en ingénierie système, incontournable pour adresser les grands enjeux nationaux de réindustrialisation, de développement durable et de défense. L'absence de pleine prise en compte des écoles d'ingénieurs et de leur modèle de recherche dans l'écosystème français est également pénalisant pour le pays dans les classements internationaux.
 
L'attractivité du doctorat
Au regard des objectifs actuels relatifs à l'attractivité du doctorat, faire prendre conscience au public du rôle des écoles d'ingénieurs dans la recherche et l'innovation française est également essentiel pour inciter les étudiants, en école d'ingénieurs et ailleurs, à poursuivre leurs études au-delà du bac +5. 
 
Une meilleure prise en compte de la situation des enseignants-chercheurs
Enfin, Emmanuel Duflos rappelle que les enseignants-chercheurs, que ce soit dans les écoles ou les universités, ont un nombre d'heures d'enseignement significatif à réaliser, temps qui n'est donc pas consacré à la recherche. Dans ce contexte, la complexité administrative est d'autant plus un frein aux activités de recherche. En outre, il souligne le manque d'ingénieurs techniques sur les plateformes. 

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